Mon top 9 : expériences théâtrales

La semaine dernière, j’ai lancé ma série de top 9 avec mes œuvres de théâtre musical préférées. J’expliquais la distinction entre une « œuvre » et un « spectacle ». Le premier est la comédie musicale sur papier. Son histoire, ses personnages, son arc narratif, sa trame sonore, etc.

Maintenant, c’est le temps de classer mes spectacles préférés. Au-delà de l’œuvre sur papier, il y l’œuvre sur scène. Avec mon premier top 9, j’effectuais mon palmarès en fonction du travail des auteurs, compositeurs et paroliers. Maintenant, je fais le même exercice en analysant le travail du metteur en scène et du chorégraphe. Bien sûr, ces artisans ne feront pas de miracles si à la base, l’œuvre est pauvre. Mais, il arrive que des comédies musicales se doivent d’être vues en vrai pour être appréciées.

Je vous fais donc mon top 9 de mes plus belles expériences théâtrales. Parfois, il y a des raisons tangibles pour expliquer qu’un spectacle se démarque d’un autre. Parfois, c’est inexplicable. La magie opère et on passe un moment exceptionnel. L’état d’esprit dans lequel on se trouve, le contexte entourant le spectacle et les gens avec qui on partage cette expérience sont tous des facteurs qui influencent notre expérience.

Avec ou sans justifications claires, voici mes 9 plus beaux moments en théâtre musical.

 

9) MOULIN ROUGE!

Il y a de ces expériences qui ne s’expliquent pas. Je l’ai dit dans ma critique de Moulin Rouge!, je n’ai pas aimé le film. Cette adaptation scénique n’était pas faite pour moi. C’est un melting pot de tout ce que je n’aime pas dans la comédie musicale. Et pourtant, cet après-midi de juillet à Boston, j’ai passé un moment exceptionnel au théâtre. Je suis un public difficile, surtout en comédie musicale. J’analyse, je juge, je critique. Devant ce feu roulant qu’est Moulin Rouge!, j’ai baissé ma garde. J’ai enlevé mes lunettes analytiques et je me suis laissé porter par la vague. Et la vague était forte.

 

8) FUN HOME

J’aime les spectacles intimes aux propos forts. J’aime quand des auteurs réussissent à aborder des sujets lourds avec légèreté. Quand ils réussissent à faire rire et pleurer le spectateur dans la même chanson, la même scène. Fun Home, c’est tout ça. C’est un personnage central qui nous raconte son enfance dans une famille dysfonctionnelle, la découverte de son identité sexuelle et le suicide de son père. Pas des sujets de prédilections pour une comédie musicale, me direz-vous. Pourtant, ça fonctionne. Le show fait réfléchir, oui, mais il divertit. C’est un spectacle modeste, intimiste, fragile et surtout, humain.

 

7) BELLES SOEURS

J’ai un peu (beaucoup?) de difficulté avec ce qu’on nous sert en frais de création de théâtre musical au Québec. Je ne m’en suis caché et j’ai même déjà écrit sur le sujet. Mais, il y a une exception. Belles Sœurs. Adapter et repenser une œuvre aussi emblématique est casse-gueule. Comment donner une seconde vie à une pièce aussi marquante? La réponse est simple : mettre à contribution l’ingéniosité de René Richard Cyr et le génie de Daniel Bélanger. Le résultat est une pièce humaine, drôle et criante de vérité. Ajoutez à cela une distribution exceptionnelle et vous avez la meilleure comédie musicale jamais créée au Québec.

 

6) DER KÖNIG DER LÖWEN

Certains diront que ça fait « péteux » de plugger que j’ai vu The Lion King à Hambourg. Peut-être. Mais je n’ai pas fait le choix d’écrire le titre allemand (juste) pour cette raison. C’est plutôt pour montrer la force de cette œuvre. Le spectacle est tellement puissant qu’il m’a fait passer par toute une gamme d’émotions, alors que je ne comprenais pas un seul mot. Bien sûr, le film a bercé mon enfance, mais la comédie musicale est une œuvre à part entière qui réinvente l’histoire bien connue, en mélangeant les disciplines artistiques pour créer quelque chose d’unique. J’étais en voyage backpack en Europe, je venais de débarquer à Hambourg et j’ai passé l’une des plus belles soirées de ma vie. Quoi dire de plus?

 

5) HAMILTON

Ah, Hamilton… Vous connaissez? Sinon, c’est probablement parce que vous n’avez jamais consulté ce site, parce que j’en parle constamment. Hamilton est responsable du plus gros hype de l’histoire de Broadway. Et quand l’engouement est si fort, il faut livrer la marchandise. Et Hamilton livre la marchandise. Sur papier, le spectacle est supérieur à ceux qui suivent dans ma liste. Sur scène, aucune autre production n’arrive à la cheville d’Hamilton. Mais, il y a des choses qui ne s’expliquent pas au théâtre. Hamilton m’a marqué. Mais Hamilton ne m’a pas touché. Contrairement aux quatre spectacles en tête de cette liste, je ne suis pas ressorti changé d’Hamilton. Juste vraiment essoufflé. Quel spectacle!

Pour lire ma critique de la production de Broadway, c’est par ici.

 

4) NEXT TO NORMAL

Next to Normal se plaçait au 2e rang de mes œuvres préférées. Sur papier, la pièce de Brian Yorkey et Tom Kitt est du génie (au point de remporter le Pulitzer de la meilleure œuvre dramatique). La mise en scène a été confiée à l’excellent Michael Greif, question de maintenir ce « génie » dans la matérialisation sur scène, et c’est mission accomplie. C’est puissant, c’est émouvant, c’est drôle, c’est imagé, c’est doux par moment, c’est violent par d’autres. Bref, c’est une montagne russe à vitesse grand V et ça marche.

 

3) ONCE

Sur papier, Once est un bon spectacle. Sur scène, c’est à un tout autre niveau. La mise en scène est ingénieuse et les chorégraphies contemporaines donnent de la profondeur à l’œuvre, mais ce qui se démarque vraiment, c’est la performance des 13 acteurs-chanteurs-musiciens. Parce que oui, tous les interprètes du spectacle sont aussi les musiciens! Ajoutez à cela la pinte de Guinness qu’on pouvait aller se chercher à l’entracte au bar qui se trouve dans le décor et vous avez une soirée réussie au théâtre.

 

2) HEDWIG AND THE ANGRY INCH

Ce n’est pas un secret, je suis passionné par le théâtre musical. Je lis tout ce qu’il y a à lire sur le sujet. J’écoute toutes les nouvelles trames sonores. Je m’intéresse à des spectacles en développement bien des années avant qu’ils n’arrivent sur Broadway. Mais, pour une raison obscure, je n’avais pas eu l’occasion de plonger dans Hedwig. Je connaissais un peu l’œuvre, mais j’ai surtout acheté un billet sur un coup de tête lorsque la production avec Neil Patrick Harris a été annoncée. Pour la première fois de ma vie, je m’assoyais dans un théâtre de Broadway sans trop connaître l’œuvre à laquelle j’allais assister. Et je suis tombé par terre. Très fort.

 

1) IN THE HEIGHTS

La première comédie musicale de Lin-Manuel Miranda a une place particulière dans ma vie. Dès que j’ai vu la performance aux Tony Awards de 2008, In the Heights est devenu une obsession. J’ai écouté la trame sonore plus que n’importe quelle autre. J’ai eu l’honneur de tenir le rôle principal dans une production en 2013. Mais, au-delà de tout ça, j’ai surtout eu la chance de voir la distribution originale de Broadway. Lin-Manuel, Karen, Chris, Robin, Mandy et tous les autres. Et ça a complètement changé ma vie. Je m’intéressais à la comédie musicale depuis à peu près un an. La passion naissait tranquillement. Mais, ce qui m’a accroché pour de bon, c’est cet après-midi dans la première rangée du Richard Rodgers Theatre.

Mon top 9 : oeuvres

Dans la vie, s’il y a bien une chose qui me passionne quasiment autant que le théâtre musical, ce sont les palmarès.

Les top 10.
Les top 5.
Les top 12.

Peu importe le chiffre, j’ai du gros fun à me creuser la tête pour trouver le contenu de ces palmarès. Parce qu’on s’entend, c’est une tâche importante. Vitale, presque. Imaginez si je faisais le top 9 de mes films préférés et que j’oubliais Pulp Fiction. La police des palmarès pourrait m’arrêter! J’exagère un peu, mais c’est le genre de pression que je me mets.

Dans les prochaines semaines, je vais vous offrir mes top 9 dans une foule de catégories reliées au monde de la comédie musicale : œuvres, interprètes, compositeurs, etc.

Et pourquoi « top 9 »?

J’en ai aucune idée. Parce que j’aime les chiffres aléatoires. Parce que « 10 », c’est trop rond. Trop commun.

Question de pimenter un peu mon défi, je me donne un maximum de 100 mots pour justifier mes choix. D’une part, parce que j’ai tendance à m’emballer. D’autre part, parce que ça rendra mes articles plus concis!

Je commence donc en force avec mes 9 œuvres préférées. Par « œuvre », je ne parle pas de « spectacle ». Ici, ce n’est pas le résultat final matérialisé sur scène qui m’intéresse. C’est l’œuvre sur papier. L’histoire racontée, les chansons, l’ingéniosité, l’innovation… mais pas le résultat final sur scène. À titre d’exemple, j’ai adoré l’adaptation de Moulin Rouge!, j’ai passé un moment exceptionnel au Colonial Theatre de Boston, mais je suis pleinement conscient que sur papier, on n’a pas affaire à la meilleure chose depuis le pain tranché! Plus tard, je vous proposerai mon top 9 de mes meilleures expériences théâtrales vécues. Et avec ma phrase précédente, vous pouvez vous douter que Moulin Rouge! devrait s’y retrouver.

Alors, je me lance!

 

9) CHESS

Si je vous parle d’une œuvre politico-dramatique qui raconte l’histoire d’un triangle amoureux sur fond de guerre froide (et de tournoi international d’échec), je doute que je pique réellement votre curiosité. Mais, l’auteur Tim Rice a réussi à mélanger tous ces éléments pour créer une œuvre complexe et touchante où les personnages sont parfaits dans leurs imperfections. La trame sonore, composée par les deux gars du groupe Abba (no joke!) est tout simplement exceptionnelle, avec des sonorités à la fois orchestrales et pop. Après des succès aux quatre coins du monde, on attend encore aujourd’hui une production de Broadway digne de ce nom.

 

8) LITTLE SHOP OF HORRORS

J’ai de la difficulté à comparer des comédies à et des drames. L’un divertit le temps d’une soirée, mais l’autre laisse une trace à plus long terme. Et Little Shop est l’une des rares comédies qui puissent rivaliser avec des drames pour se tailler une place dans ce genre de palmarès. L’œuvre est tellement bien écrite qu’au-delà de la plante géante qui se nourrit de cadavres humains, Menken et Ashman ont créé la plus plausible des histoires « pas plausibles ». Les personnages ne sont pas caricaturaux. Ils sont vrais (hormis la plante, tsé!). On comprend leurs motivations. On se met à leur place. On les comprend. Et c’est ce qui démarque Little Shop du lot.

 

7) AMERICAN PSYCHO

Basée sur le roman culte de Bret Easton Ellis (et le populaire film avec Christian Bale), American Psycho prend tout son sens sous forme de comédie musicale. L’œuvre se passe dans la tête du torturé personnage principal, obsédé par l’argent, les meurtres sanglants et la musique pop des années 80. C’est donc logique que tout ce qui se passe dans sa tête soit raconté en musique et en chorégraphies. L’œuvre est dramatique, comique, sanglante, cynique et irrévérencieuse. Un melting pot cohérent mis en musique par l’excellent Duncan Sheik. Flop majeur de l’année 2016, American Psycho n’était tout simplement pas fait pour le grand public. Le succès culte de l’œuvre prouve toute son ingéniosité et sa grande qualité.

Pour lire ma critique de la production de Broadway, c’est par ici.

 

6) SUNDAY IN THE PARK WITH GEORGE

S’il y a une chose que j’aime de l’art, c’est quand l’art réfléchit sur l’art. La création artistique est une chose fabuleuse et c’est exactement ce sur quoi porte Sunday. L’idée de créer ce spectacle est venue bêtement à Sondheim et Lapine, les créateurs de l’œuvre : à quoi pensent les personnages dépeints dans la célèbre peinture Un dimanche après-midi à l’Île de la Grande Jatte? Pourquoi regardent-ils tous dans la même direction? Regardent-ils quelqu’un? Peut-être est-ce le peintre de l’œuvre, George Seurat. De cette simple question est née l’une des plus grandes comédies musicales jamais écrites.

 

5) JESUS CHRIST SUPERSTAR

Malgré son titre, Jesus Christ Superstar n’est pas une comédie musicale religieuse. Dans cet opéra rock, on ne s’intéresse pas à ce que la Bible raconte. On ne s’intéresse pas aux miracles. On s’intéresse aux hommes et aux femmes de cette histoire. On aborde ces personnages mythiques comme de simples êtres humains. Webber et Rice ont réussi à laïciser l’histoire la plus religieuse au monde. Et pourquoi ne pas utiliser le rock psychédélique du début des années 70 pour mettre tout ça en scène? Nul besoin de vous dire qu’à sa sortie, Superstar a grandement choqué. Mais, au passage, l’œuvre a aussi changé l’histoire de la comédie musicale.

 

4) CAROUSEL

Ceux qui me connaissent savent à quel point j’adore l’âge d’or de Broadway. Les décennies 40-50 sont un puits inépuisable d’œuvres emblématiques aux chansons marquantes. Si Show Boat a jeté les bases de la comédie musicale moderne et qu’Oklahoma! a influencé tout ce qui se suivrait, à mes yeux Carousel est la pièce la plus accomplie de l’époque. C’est Rodgers et Hammerstein II au sommet de leur art, c’est l’intégration complète et totale de la danse comme un moyen d’expression dans le théâtre musical, c’est une distribution originale puissante et c’est une trame sonore iconique.

 

3) HAMILTON

Il faut savoir séparer l’œuvre du phénomène. Et dans le cas de cet exercice de palmarès, il faut savoir séparer l’œuvre de sa matérialisation sur scène. Avec tout ça en tête, et en ne regardant que l’œuvre sur papier, Hamilton demeure une révolution. Raconter l’histoire de l’un des Pères fondateurs des États-Unis sous forme de concert hip hop, c’est une idée de génie. Matérialiser cette idée et créer une œuvre cohérente et émouvante, c’est tout simplement un miracle. Il n’y a que Lin-Manuel Miranda pour accomplir ce tour de force.

Pour lire ma critique de la production de Broadway, c’est par ici.

 

2) NEXT TO NORMAL

Oubliez les personnages plus grands que nature et les histoires grandioses. Next to Normal raconte la vie (presque) banale d’une famille américaine moyenne. Mais, comme toute bonne famille moyenne, leur vie a sa part de drames et de rebondissements. L’œuvre est tragique, touchante, déchirante, émouvante, mais également comique. Yorkey et Kitt ont réussi à créer une œuvre 100% originale qui touche droit au cœur. La trame sonore rock appuie l’intensité des personnages et les tensions électriques entre ceux-ci. Impossible de ne pas être touché par cette comédie musicale humaine.

 

1) COMPANY

Je m’étais obligé à une seule œuvre par compositeur dans mon top 9, mais il m’était tout simplement impossible de ne choisir qu’une seule comédie musicale du légendaire Stephen Sondheim. Si Sunday repousse les limites du génie de l’Américain, Company a été sa consécration, révolutionnant au passage le monde de Broadway. Pour la première fois en théâtre musical, on racontait une histoire banale. Celle de Robert, célibataire de 35 ans et éternelle 3e roue du carrosse de ses multiples couples d’amis désespérés de ne pas le voir se marier. Company est une œuvre criante de vérité qui explore le thème le plus universel au monde : la vie de couple.

Les plus grandes voix de Broadway (volet masculin)

Après mon article sur les plus grandes voix féminines de Broadway, je me tourne du côté des hommes! Sans aucun critère précis ou ordre scientifique, voici quelques-unes des plus grandes voix masculines de l’histoire des comédies musicales de Broadway.

Jerry Orbach
Jerry Orbach représente l’image qu’on a de l’acteur de Broadway classique du dernier siècle : une voix puissante, un jeu raffiné et une prestance indéniable. Dans les années 60 et 70, il a prêté sa riche voix de baryton à des personnages mythiques : Billy Flynn dans Chicago, Chuck dans Promises, Promises, Sky dans Guys and Dolls et Julian dans 42nd Street. À l’écran, l’acteur new-yorkais s’est illustré dans les films Dirty Dancing et La Belle et la Bête, le studio Disney s’étant tourné vers lui pour interpréter le personnage de Lumière. En 2007, Orbach est devenu immortel en voyant un théâtre de Times Square être rebaptisé en son honneur. Le Jerry Orbach Theatre abrite la production de la comédie musicale The Fantasticks, qui tient l’affiche en continu depuis 1960 et dans laquelle l’acteur avait fait ses débuts.

Mandy Patinkin
Avant de faire sa marque à l’écran dans le film The Princess Bride et la série Homeland, Mandy Patinkin a conquis les amateurs de Broadway avec son jeu précis et surtout, sa voix exceptionnelle. Ce ténor au registre interminable excelle autant dans la pop que dans le classique, ayant marqué les esprits avec ses rôles de Che Guevara dans Evita et George dans Sunday in the Park with George. Malgré sa carrière hollywoodienne depuis la fin des années 80, Patinkin ne se tient jamais bien loin de Broadway, ayant tenu l’affiche de plusieurs spectacles musicaux en solo où il revisite des standards jazz et des classiques de comédies musicales.

Colm Wilkinson
Pour bien des gens, Colm Wilkinson est un deuxième nom pour Jean Valjean. Il est vrai que l’acteur irlandais a fait sa marque dans Les Misérables, d’abord dans les deux premières productions anglaises (Londres et Broadway), puis dans les concerts du 10e et 25e anniversaire et finalement, dans le film de 2012 (sous les traites de l’Évèque de Digne). Au-delà de Les Miz, l’acteur à la voix ténor tantôt extrêmement puissante, tantôt des plus douces, a notamment joué Judas dans Jesus Christ Superstar, Che dans Evita et le rôle-titre dans The Phantom of the Opera, qu’il d’abord créé dans les premières lectures de l’œuvre, pour ensuite reprendre le masque dans la production torontoise en 1989. Avec sa voix exceptionnelle, Wilkinson a donné de multiples séries de concerts en solo, représentant même l’Irlande lors du célèbre concours Eurovision en 1978.

Brian Stokes Mitchell
À mi-chemin entre une voix basse d’opéra et une voix baryton de théâtre musical, Brian Stokes Mitchell connaît un immense succès sur Broadway depuis la fin des années 80. D’abord associé aux œuvres mythiques des frères Gershwin et de Cole Porter comme Oh, Kay!, Jelly’s Last Jam et Kiss Me, Kate, il a ensuite enchaîné les rôles principaux dans des œuvres contemporaines comme Kiss of the Spider Woman, Ragtime, Man of La Mancha et Sweeney Todd. Avec une voix aussi puissante et riche, il n’est pas surprenant que Mitchell ait parcouru les quatre coins du monde pour donner des spectacles à la fois jazz et classiques!

Adam Pascal
Jusqu’à maintenant, ce palmarès inclut des chanteurs à la technique impeccable qui excellent autant dans le classique que dans le jazz. Avec Adam Pascal, c’est tout le contraire! Le chanteur cadrerait beaucoup plus dans un groupe rock des années 80 que sur la scène d’un théâtre de Broadway. Pourtant, depuis ses débuts sur Broadway en 1996, Pascal est l’un des artistes de théâtre musical les plus en demande. Avec sa voix rauque au registre interminable, le chanteur est entré dans l’histoire de Broadway par la grande porte lorsqu’il a créé le rôle de Roger dans l’opéra rock Rent. Fort de ce succès, il a ensuite enchaîné les rôles majeurs dans Cabaret, Aida, Memphis, Chicago et Chess. Comme auteur, il travaille depuis quelques années sur l’adaptation théâtrale de l’album « Operation: Mindcrime » du groupe métal Queensrÿche.

Michael Cerveris
En anglais on dit « versatility », en français on dit « polyvalence » et sur Broadway, on dit « Michael Cerveris ». L’acteur louisianais s’est d’abord imposé comme un ténor à la voix rock lorsqu’il a tenu les rôles-titres dans The Who’s Tommy et Hedwig and the Angry Inch. Par la suite, il a fait découvrir sa riche voix de baryton au public dans des œuvres plus classiques comme Titanic, Assassins, Passion, Sweeney Todd, Evita et Fun Home. Ajoutez à son CV les multiples pièces de théâtre dans lesquelles il a joué et vous avez un acteur des plus complet. Cerveris ne cesse d’enchaîner les rôles variés, se réinventant à chaque nouvelle production dans laquelle il prend part. Parallèlement à sa carrière sur les planches, Cerveris est également le chanteur et guitariste du groupe folk-bluegrass Loose Cattle.

Aaron Tveit
Si le 20e siècle était dominé par des rôles masculins écrits pour des chanteurs barytons à la voix riche, le 21e siècle en comédie musicale est jusqu’à maintenant dominé par des ténors comme Aaron Tveit. Après avoir joué les jeunes premiers dans Hairspray et Wicked, le chanteur a fait sa marque en créant le rôle de Gabe dans Next to Normal. Les rôles majeurs mettant en évidence sa voix exceptionnelle se sont suivis, de l’adaptation théâtrale du film Catch me if you Can au controversé rôle de John Wilkes Booth dans Assassins, en passant par le film Les Misérables et la récente production télévisuelle de Grease par le réseau Fox. Partout où il passe, Tveit charme les foules et impressionne par la qualité de sa voix, laissant présager une grande carrière dans les décennies à venir.

Les plus grandes voix de Broadway (volet féminin)

La comédie musicale, c’est l’union du chant, de la danse et du théâtre. Jusqu’à maintenant, je n’apprends rien à personne! Même si bien des rôles de théâtre musical demandent une maîtrise de ces trois disciplines, il y en a souvent une qui l’emporte sur les autres. Pour le rôles de Victoria dans Cats, c’est la danse qui est priorisée. Pour le celui de Mme Thénardier dans Les Misérables, c’est le théâtre. Par contre, si on regarde à travers l’histoire de Broadway, ce sont les rôles où le chant est la discipline principale qui captivent le plus les amateurs de comédies musicales. Non seulement pour les chansons qui en découlent, mais également pour les interprètes qui prêtent leur grande voix à ces grands personnages.

Sans aucun critère précis ou ordre scientifique, voici quelques-unes des plus grandes voix féminines de l’histoire des comédies musicales de Broadway.

Ethel Merman
Vous connaissez le stéréotype de la diva exubérante de Broadway qui chante plus fort que tout le monde? C’est la grande Ethel Merman qui a créé cette image. Avec son large registre, merci à une technique de belting qu’elle seule connaît, Merman a prêté sa voix à pas moins de treize rôles originaux à une époque qu’on appelle la Golden Age of Broadway, qui s’étend des années 30 à 60. Non seulement elle est entrée dans l’histoire pour sa contribution à la comédie musicale et son interprétation de la légendaire chanson « I Got Rythm », mais les plus grands compositeurs de l’époque dont George Gershwin, Cole Porter et Irving Berlin ont écrit des rôles pour elle qui resteront marqués à jamais : Reno dans Anything Goes, Annie dans Annie Get Your Gun et Mama Rose dans Gypsy.

Mary Martin
La prolifique carrière de Mary Martin s’étend sur plus de quatre décennies où elle a enchaîné les rôles principaux dans des œuvres marquantes. L’auteur Ronald L. David décrit merveilleusement bien la voix de Martin : « elle avait deux voix, l’une soprano très aiguë et l’autre alto chaleureuse ». Avec un registre aussi large, il n’est pas surprenant de constater l’étendue des rôles qu’elle a tenus sur les planches de Broadway. Mary Martin a fait ses débuts en 1938 dans la comédie musicale Leave it to Me!, lui permettant d’interpréter la chanson « My Heart Belongs to Daddy », qui est devenue un standard de jazz repris notamment par Oscar Peterson et Ella Fitzgerald. Par la suite, les grands rôles se sont bousculés sur le curriculum vitae de l’actrice originaire du Texas : Venus dans One Touch of Venus, Nellie dans South Pacific, Maria dans The Sound of Music, Agnes dans I Do! I Do! et le rôle-titre dans Peter Pan. Au total, Mary Martin a cumulé pas moins de quatre Tony Awards, l’élevant au rang de légende de Broadway.

Bernadette Peters
Dans le merveilleux monde des comédies musicales, Bernadette Peters est la reine indétrônable qui règne sur Broadway depuis les années 60. Celle-ci est une digne successeure de Merman, ayant repris ses rôles dans Annie Get Your Gun et Gypsy. Plus douce et moins criarde, la voix de Peters est à l’opposé de celle de Merman. Avec son large registre et son contrôle parfait, Peters a joué des rôles à la fois alto et soprano. Muse du légendaire compositeur Stephen Sondheim, elle ne sera jamais oubliée, notamment grâce à ses rôles dans Mack and Mabel, Song and Dance, Sunday in the Park with George, Into the Woods et Follies.

Patti LuPone
Avec sa voix puissante et les rôles mythiques qu’elle a créés, Patti LuPone s’inscrit elle aussi dans la lignée d’Ethel Merman. Depuis les années 70, LuPone a prêté son exceptionnelle voix belting à des rôles majeurs qui l’ont fait entrer dans les livres d’histoire : le rôle-titre d’Evita, Fantine dans Les Misérables, Norma dans Sunset Boulevard, Mrs Lovett dans Sweeney Todd et bien sûr, des reprises des rôles de Merman dans Anything Goes et Gypsy. Il n’y a aucun doute que la voix caractérielle de LuPone marquera à jamais l’histoire de Broadway.

Audra McDonald
Les Tony Awards sont à Broadway ce que les Oscars sont à Hollywood. Bien des acteurs passeront leur carrière à jouer sur les planches de Broadway sans ne jamais remporter l’un de ces prix. Audra McDonald n’a que 45 ans et compte un nombre record de 6 victoires d’interprétation! Pour vous donner une idée de l’envergure de cet accomplissement, les 9 autres chanteurs de ce palmarès en totalisent 10. Cette soprano classique dotée d’une grande polyvalence a charmé les foules dans Carousel, Master Class, Ragtime, Sweeney Todd, 110 in the Shade et Porgy and Bess. Récemment, elle a repris sur les ondes de HBO son tour de force théâtral dans Lady Day at Emerson’s Bar and Grill, dans lequel elle interprète la célèbre chanteuse jazz Billie Holliday.

Lea Salonga
L’enfant chérie des Philippines a fait son entrée par la grande porte dans le merveilleux monde de la comédie musicale! À 17 ans, elle a auditionné pour Cameron Mackintosh et l’équipe derrière Les Misérables pour leur nouvelle création, Miss Saigon. Avec sa voix belting puissante et mature, la jeune Salonga a décroché le rôle principal de Kim et le reste fait partie de l’histoire. Après l’ouverture de la méga comédie musicale à Londres en 1989, elle a remporté le prestigieux Olivier Award de la meilleure actrice. Deux ans plus tard, elle a répété l’exploit en remportant le Tony Award pour la production de Broadway. Par la suite, Salonga a tenu de grands rôles, tant à Londres qu’à New York et dans son pays natale des Philippes. Mentionnons notamment Éponine et Fantine dans Les Misérables, Mei-li dans Flower Drum Song, Grizabella dans Cats ainsi que le rôle-titre dans Cinderella. Au-delà de la scène, Lea Salonga a marqué le cinéma américain en prêtant sa voix à deux princesses de Disney : Jasmine (Aladdin) et Fa Mulan (Mulan). Âgée de seulement 45 ans, parions que plusieurs grands rôles attendent la chanteuse.

Sutton Foster
Sept décennies après les premiers succès de la grande Ethel Merman, les producteurs de la nouvelle comédie musicale Thoroughly Modern Millie ont misé sur une parfaite inconnue pour tenir le rôle-titre : Sutton Foster. Quelques mois plus tard, la jeune actrice remportait le prestigieux Tony Award remis à la meilleure interprétation de l’année 2001 et une grande carrière était lancée. Foster perpétue la tradition de Merman (pour son exceptionnelle voix belting, et non pour son attitude de diva!) en enfilant les rôles majeurs sur Broadway. La ressemblance ne pouvait plus être ignorée quand le rôle de Reno dans Anything Goes, créé par Merman, lui a été confié dans une reprise qui a pris l’affiche en 2011. À peine âgée de 40 ans, Foster n’a déjà plus de place sur sa tablette de foyer pour mettre tous ses trophées, et il est fort à parier que le meilleur est encore à venir!

Votre chanteuse de Broadway préférée ne se retrouve pas dans mon palmarès? Faites-moi vos suggestions dans la section des commentaires, ci-dessous!

Quand Broadway rime avec politique

Nous sommes en pleine campagne présidentielle américaine et plutôt que d’essayer de démystifier la montée du ridicule Donald Trump, j’ai décidé de vous parler des comédies musicales à saveur politique! (mise à jour : au moment d’écrire cet article, jamais je n’aurais cru que Trump allait finir par prendre le pouvoir… À quand Trump The Musical ?) Mon palmarès pourrait inclure un grand nombre d’œuvres où la politique est en trame de fond : Hair et la dénonciation de la guerre du Vietnam, Billy Elliot et la grève des mineurs au Royaume-Uni, Les Misérables et l’insurrection de 1832 (et non la Révolution française, comme trop de gens le pensent), etc. Je me suis plutôt limité aux comédies musicales où les personnages principaux sont des figures politiques. Je me laisse donc une porte ouverte pour un deuxième article sur le sujet! 😉

FIORELLO!
Cette comédie musicale du duo Harnick et Bock, à qui l’on doit Fiddler on the Roof, a vu le jour en 1959 et explore la vie de Fiorello LaGuardia, maire de New York de 1934 à 1945. L’œuvre est l’une des rares comédies musicales à avoir remporté le prestigieux prix Pulitzer, prouvant toute son intelligence et son originalité. L’histoire dépeint l’implication de LaGuardia dans la Première Guerre mondiale, puis, une décennie plus tard, son implication politique et sa montée jusqu’à la mairie de New York. Les récents concerts new-yorkais de 1994 et 2013 laissaient présager une première production sur Broadway en plus de cinquante ans, mais rien ne s’est concrétisé depuis. Bien que l’œuvre soit excellente, plusieurs experts doutent de la pertinence de reproduire aujourd’hui cette œuvre très ancrée dans son époque…

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1776
Nul besoin d’avoir étudié en histoire américaine pour savoir ce qui s’est passé en 1776! L’histoire dépeint les événements entourant la signature de la Déclaration d’indépendance par les Pères fondateurs des États-Unis, en suivant plus précisément John Addams dans ses efforts de persuasion. Vous êtes fervent d’histoire? Vous serez servi! Les personnages principaux sont nuls autres que Franklin, Jefferson, Rutledge, Hancock, etc. Sans surprise, la comédie musicale a remporté un succès monstre en 1969, remportant le Tony Award de la meilleure comédie musicale. L’adaptation cinématographique de 1972 n’a malheureusement pas rencontré le même succès.

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EVITA
Prenons une petite pause de la politique américaine pour plonger dans l’opéra rock Evita, qui raconte la vie d’Eva Perón, femme du dictateur argentin Juan Perón. Œuvre phare du duo formé d’Andrew Lloyd Webber (Cats, The Phantom of the Opera) et Tim Rice (The Lion King, Aladdin), Evita a connu un succès monstre aux quatre coins de la planète et la chanson « Don’t Cry For Me Argentina » a atteint le sommet de tous les palmarès. En plus de dépeindre la vie tumultueuse du couple Perón, rappelons que le narrateur de l’histoire n’est nul autre que Che Guevara.

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ASSASSINS
C’est probablement dans Assassins que le plus grand nombre de présidents américains sont représentés : Lincoln, Kennedy, Roosevelt, Nixon, Reagan, Garfield, Ford et McKinley. Par contre, les vrais personnages principaux de cette comédie musicale sont ceux qui ont tenté (certains avec succès) de les assassiner : Booth, Oswald, Zangara, Hinckley, Guiteau, etc. Cette œuvre mythique de Stephen Sondheim est très controversée : nous sommes au centre d’un jeu tordu aux allures d’une fête foraine où un maître de cérémonie incite les participants à tirer sur un président pour gagner. Après une première production Off-Broadway au début des années 90, la célèbre Roundabout Theatre Company a décidé d’amener la comédie musicale sur Broadway à l’automne 2001. Après les attaques du 11 septembre, les producteurs ont mis le projet sur la glace, pour le ressusciter en 2004 avec une distribution toutes étoiles composée de Neil Patrick Harris, Mario Cantone, Denis O’Hare, Michael Cerveris et plusieurs autres.

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BLOODY BLOODY ANDREW JACKSON
Plusieurs années avant qu’Hamilton ne prenne d’assaut Broadway en imaginant la vie d’un politicien de manière contemporaine avec de la musique hip hop, les auteurs Michael Friedman et Alex Timbers ont réservé le même traitement à l’infâme septième président américain, Andrew Jackson. En effet, cette comédie musicale revisite la vie de Jackson sous forme d’un concert emo rock. Malgré une des meilleures trames sonores des dernières années et une production Off-Broadway à guichet fermé, le succès n’a pas été au rendez-vous sur Broadway et le spectacle a fermé prématurément en 2011.

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HERE LIES LOVE
Cette comédie musicale est la première de ce palmarès à ne pas avoir joué sur Broadway, mais ma prédiction est que ce n’est qu’une question de temps! Here Lies Love explore la vie de Ferdinand et Imelda Marcos, Président et Première dame des Philippines de 1965 à 1986. Sur une musique des artistes pop et électro David Byrne (du groupe Talking Heads) et Fatboy Slim, l’œuvre historique est repensée à la manière d’une discothèque, avec le public debout qui est invité à danser tout au long de la représentation. Ce qui est sûr, c’est que la comédie musicale fait un tabac partout où elle passe, de l’intime Public Theater à New York au légendaire National Theatre de Londres.

CLINTON THE MUSICAL
Sans aucun souci de réalisme, Clinton The Musical est une satire qui explore les huit années au pouvoir de Bill Clinton, en supposant que ce dernier ait deux personnalités: l’une mature et charismatique, l’autre bouffone et téméraire (pouvez-vous dire lequel des deux se retrouva au centre du scandale Lewinsky?). C’est donc dire que dans cette hilarante comédie musicale, le quarante-deuxième président américain est personnifié par deux acteurs différents. D’autres figures politiques connues complètent la distribution : Hillary Clinton, Monica Lewinsky, Newt Gingrich et Eleanor Roosevelt. La production Off-Broadway a récemment terminée sa série de représentations et parions que si Hillary prend le pouvoir, on pourrait revoir cette drôle de pièce prendre l’affiche quelque part!

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HAMILTON
Ce n’est pas la première fois que je vous parle d’Hamilton, et ce n’est clairement pas la dernière. La nouvelle comédie musicale crée probablement le plus gros buzz sur Broadway depuis longtemps et contrairement à la montée en popularité de Donald Trump, c’est facilement explicable : les Américains adorent leur histoire et le créateur Lin-Manuel Miranda leur sert un cours accéléré sur la vie du Père fondateur Alexander Hamilton à la sauce 21e siècle avec une distribution multiethnique, de la musique rap, des chorégraphies époustouflantes et un livret très bien ficelé. Hamilton tient tout simplement du génie! Côté « figures politiques », le spectacle n’a pas de difficulté à se tailler une place dans mon palmarès : Hamilton est la seule pièce où vous pouvez voir George Washington, James Madison et Thomas Jefferson débattre sur des projets de loi en rappant. Si comme moi il vous est impossible de vous procurer des billets, essayez la loterie et consolez-vous en disant que la production tiendra l’affiche très très TRÈS longtemps!

J’aurais aimé inclure des œuvres québécoises dans ce tour d’horizon, mais je n’ai malheureusement rien trouvé sur le sujet. Mis à part l’œuvre satirique Clotaire Rapaille, l’opéra rock, qui ne pouvait tout simplement pas se retrouver dans ce palmarès, aucune œuvre québécoise de théâtre musical ne semble avoir abordé le sujet de la politique. À quand Labeaume the Musical ou une adaptation d’Hamilton avec Trudeau père et René Lévesque, tous deux joués par des acteurs afro-américains, qui débattent en faisant du rap? À suivre…

Les 7 plus belles chansons d’amour de Broadway

En cette journée de Saint-Valentin, je vous propose mon petit palmarès des plus belles chansons d’amour à avoir été écrites pour le théâtre musical. Vous voulez connaître ma méthodologie hautement scientifique pour faire mes choix? Il n’y en a tout simplement pas! J’ai pensé aux chansons de comédie musicale qui ont pour thème principal l’amour et qui me touchent. C’est donc un joyeux mélange de chansons classiques et contemporaines que je vous propose.

« If I Loved You » (Carousel)
Cette magnifique chanson a été écrite en 1945 par le légendaire tandem Rodgers & Hammerstein à qui l’ont doit La Mélodie du Bonheur, Oklahoma! et The King and I. Le duo est écrit pour les personnages de Billy et Julie dans Carousel, qui s’imaginent leur vie s’ils étaient en amour. Bien sûr, comme vous vous en doutez, c’est ce qui se produit plus tard dans la comédie musicale. La chanson a été reprise par plusieurs artistes de renom, dont Elvis Presley, Frank Sinatra, Barbra Streisand, Bing Crosby et Sarah Brightman.
*Écoutez cette version de Sierra Boggess (The Little Mermaid) et Julian Ovenden (Finding Neverland) : https://youtu.be/eONJUqJQI9A

« I’ll Cover You » de Rent
On fait un saut de 50 ans dans l’histoire de Broadway pour atterrir au milieu des années 90, alors que le jeune compositeur Jonathan Larson révolutionnait la comédie musicale avec son opéra rock Rent. Ce dynamique duo entre deux hommes qui s’avouvent leur amour est l’une des multiples chansons phares de l’œuvre. La reprise dans le deuxième acte est probablement la chanson qui a fait couler le plus de larmes dans l’histoire de Broadway, mais pour mon palmarès de la Saint-Valentin, je m’en tiens à la version du premier acte!
*Voici la chanson dans le film de Rent : https://youtu.be/CUY_st9c-QA

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« Some Enchanted Evening » (South Pacific)
Déjà une deuxième chanson de Rodgers & Hammerstein dans mon palmarès, celle-ci provenant de South Pacific qui a vu sa première production sur Broadway en 1949. Ce magnifique solo écrit pour le chanteur basse Ezio Pinza arrive très tôt dans l’histoire, alors que le personnage d’Emile de Becque avoue son amour à la jeune Nellie Forbush.
*Un extrait de la récente production avec Brian Stokes Mitchell (Ragtime) au Carnegie Hall : https://youtu.be/JSyCiIkOde8

« Tonight » (West Side Story)
Si vous ne connaissez ni la chanson, ni la comédie musicale, vous vivez probablement sur une autre planète! West Side Story est une version contemporaine de la plus grande histoire d’amour de tous les temps : Roméo et Juliette. « Tonight » est le duo entre les amoureux Maria et Tony qui suit la célèbre scène du balcon. Bref, tous les éléments sont là pour en faire l’une des chansons d’amour les plus mémorables!
*Un extrait de l’adaptation cinématographique qui a remporté 10 Oscars en 1961 : https://youtu.be/5_QffCZs-bg

« The Next Ten Minutes » (The Last Five Years)
On refait un autre bond dans le temps pour atterrir en 2002 avec la comédie musicale The Last Five Years. La chanson met en scène une demande en mariage dans un petit bateau au beau milieu de Central Park. Peut-on demander plus romantique que ça? J’ai récemment fait la critique du film sur mon blogue.
*Voici une captation probablement illégale de la production originale mettant en vedette Sherie Rene Scott (Aida) et Norbert Leo Butz (Wicked) : https://youtu.be/tezz8qw25MI

« Not a Day Goes By » (Merrily We Roll Along)
La comédie musicale Merrily We Roll Along est célèbre pour plusieurs raisons, notamment parce que la production originale a été le plus gros flop de la carrière de l’auteur-compositeur Stephen Sondheim, qui nous a notamment donné Into the Woods, West Side Story et Company. Par chance, les productions subséquentes ont connu un grand succès, si bien que la chanson qui nous intéresse ici est devenue un incontournable de Broadway. Contrairement aux autres chansons de ce palmarès, celle-ci est empreinte de tristesse puisqu’elle met en scène Beth, toujours amoureuse de Franklin, mais incapable de lui pardonner son infidélité.
*La version de la grande Bernadette Peters au spectacle célébrant le 80e anniversaire de Sondheim : https://youtu.be/_eCTc2w6dPY

« Sun and Moon » (Miss Saigon)
Dans ce palmarès, j’aurais probablement pu mettre cinq chansons de Miss Saigon, mais à mes yeux, c’est celle-ci qui remporte la palme. Chris est un soldat américain qui en est à ces derniers jours à Saigon, en pleine guerre du Vietnam. Pour célébrer la fin imminente de la guerre, Chris se fait offrir une nuit avec Kim, une jeune vietnamienne qui en est à sa première soirée de travail. Ils tombent follement amoureux l’un de l’autre et se promettent de passer leur vie ensemble. Bref, un vrai conte de fée, quand on ne connaît pas la suite de l’histoire… Néanmoins, la chanson est magnifique et vous fera dresser les poils de bras!
*Un extrait de la production philipinnoise mettant en vedette Lea Salonga (Mulan) et Will Chase (Smash) : https://youtu.be/-OntDHKsZy0

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BONUS : « My Friends » (Sweeney Todd)
Avouez-le, vous pensez que l’histoire morbide de Sweeney Todd ne peut tout simplement pas s’inscrire dans un palmarès qui a pour thème la Saint-Valentin… Et bien, ce n’est pas mon avis! La magnifique « Not While I’m Around » chantée par Tobias à Mrs. Lovett est magnifique, tout comme « Johanna » qui pourrait presque remplacer « Maria » dans West Side Story. Par contre, à mes yeux, aucune de ces deux chansons n’accotent « My Friends » que le personnage de Todd chante à ses rasoirs. Oui oui, vous avez bien lu! N’y a-t-il rien de plus romantique que de voir un homme rongé par la haine chanter une ode à ses instruments de barbier? J’exagère un peu, mais reste que Sondheim a raconté en entrevue qu’il a composé « My Friends » selon la même structure qu’une chanson d’amour. Remplacez quelques mots ici et là et vous avez une chanson qui pourrait très bien s’insérer dans ce palmarès!
*Le grand George Hearn (La Cage aux Folles) et la légendaire Angela Lansbury (Mame) en 1982 : https://youtu.be/QIl0-Wc_c_4

Et vous, quelle est votre chanson d’amour préférée? Écrivez-moi en commentaire!
Joyeuse Saint-Valentin à tous et toutes.

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